Les défaillances des entreprises en 2022, faut-il s’inquiéter ?

En France, les défaillances d’entreprises ont été historiquement basses en 2021. Quelles sont les tendances qui se dégagent pour 2022 ? Décryptage et conseils de nos experts BPCE Factor.

Rencontre avec nos experts Bernard Drouard et Sylvie Debard


Même si le boom des créations d’entreprises est une excellente nouvelle, nous savons que les premières années d’activités sont particulièrement risquées.


Où en est-on aujourd’hui sur le front des défaillances ?

Bernard Drouard, Directeur Crédit Management :

“Malgré une très légère reprise en fin d’année, les défaillances d’entreprises restent en net recul depuis la fin de l’année 2019(1). Avec moins de 30 000 défaillances annuelles, nous sommes très loin des niveaux habituels constatés depuis la crise de 2008(1).”

Comment expliquez-vous cette situation ?

Bernard Drouard :

“Cette situation exceptionnelle s’explique principalement par les aides massives de soutien du gouvernement afin de permettre aux entreprises de faire face à la crise de la Covid-19.

Rappelons, à titre d’exemple, que près de 700 000 entreprises ont bénéficié d’un PGE (Prêt Garanti par l’Etat). Sans cette mise sous perfusion de trésorerie, le nombre de faillites aurait explosé.”

À quoi faut-il s’attendre en 2022 ?

Bernard Drouard :

“Tant que les aides perdureront, le nombre de défaillances restera faible. Mais, inévitablement, il finira par repartir progressivement à la hausse au gré des ajustements des aides publiques. Probablement à partir du 2nd semestre 2022, voire en 2023.

Les défaillances proviendront des entreprises fragilisées par la crise qui, lourdement endettées et sans matelas de trésorerie, pourraient être dans l’incapacité à faire face aux échéances de remboursement à venir. Il faut également se méfier des entreprises qui auraient dû déposer le bilan ces deux dernières années et qui survivent notamment grâce aux aides.

Enfin, même si le boom des créations d’entreprise est une excellente nouvelle, nous savons que les premières années d’activité sont particulièrement risquées.”

Pourquoi une entreprise doit anticiper ces défaillances ?

Sylvie Debard, Animatrice Commerciale :

“Un quart des entreprises fait faillite suite à la défaillance de l’un de leurs clients ! Le principal danger des défaillances est l’effet domino : le dépôt de bilan d’une entreprise va générer des impayés qui vont mettre en difficulté, voire en faillite, ses créanciers et potentiellement ses propres clients, etc.

Et malheureusement aucune entreprise n’est à l’abri. Tout l’enjeu consiste donc à sécuriser sa trésorerie dès aujourd’hui et à se doter d’une solution afin de se prémunir des impayés à venir.”

Quelle solution recommandez-vous ?

Sylvie Debard :

“L’affacturage bien sûr ! Le full factoring en particulier est une solution parfaite car complète. C’est une source de financement à court terme mais aussi un outil d’anticipation et de prévention des impayés.

  • L’affacturage permet de s’inscrire dans une dynamique vertueuse : une trésorerie préservée permet de régler ses fournisseurs en temps et en heure. Dans un contexte de tensions en matière d’approvisionnements, un comportement de paiement exemplaire peut constituer un avantage concurrentiel important !
  • Ensuite, nos clients peuvent s’appuyer sur notre expertise en matière d’évaluation des risques. En nous cédant leurs factures, les entreprises bénéficient d’une analyse financière détaillée et factuelle de leurs clients et prospects (“acheteurs”) au travers de la limite de crédit accordée sur leurs acheteurs. Si nous estimons qu’un acheteur n’est pas en capacité d’honorer ses créances, nous en informons notre client qui a le choix de stopper la relation commerciale ou de la poursuivre mais en prenant des précautions, par exemple en durcissant ses conditions de règlement. Nous pouvons également les alerter en cas d’allongement des délais de paiement, qui peut représenter un signe avant-coureur de défaillance. BPCE Factor surveille en permanence 200 000 entreprises françaises !
  • Autre préconisation pour minimiser l’impact d’un important impayé : céder les 20 % des clients représentant souvent 80 % du chiffre d’affaires. BPCE Factor n’appliquant pas de règle de concentration acheteurs(2), c’est un avantage indéniable !”

Le poste clients est l’un des principaux actifs d’une entreprise et c’est pourtant souvent le moins bien assuré, surtout en temps de crise, les conséquences peuvent s’avérer dramatiques !

Bernard Drouard

(1) Statistique mensuelle de la Banque de France
(2) Certaines sociétés d’affacturage considèrent que le risque augmente quand l’encours total financé est concentré sur un ou quelques acheteurs. C’est pourquoi elles peuvent définir un plafond de concentration acheteurs. Par exemple, chaque acheteur ne doit pas excéder 30% de l’encours total financé.